Tourbière du Grand Lemps

Biodiversité en Isère – Odonates en Isère

La Tourbière du Grand Lemps, située en Isère, France, est une réserve naturelle créée en 1993, reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle, notamment en matière d’Odonates. Ce site se caractérise par sa mosaïque d’habitats variés, favorisant une grande diversité d’espèces animales et végétales. Si l’accès est limité au public, un espace dédié et très remarquable est disponible au nord de la Réserve sur le Jardin des Tourbières.

Réserve Naturelle de France (Création : 22 décembre 1993 – Gestion : Avenir / CEN Isère) – APPB (1994) – Natura 2000 (Ensemble du bassin versant pluvial) – ZNIEFF 38120001 (ad 3800700) : Tourbière du Lac (225 ha) PDF ➚
Communes [ensemble fonctionnel] de Bévenais, Châbons, Colombe, Le Grand-Lemps – Altitude : environ 500 m.
Biodiversité exceptionnelle : 51 espèces d’Odonates (51 espèces : Maillet 2018, 47 : Deliry 2013, 45 : Maillet 2010a¹, 42 : Deliry 1999-2000, 37 : Loose 1988a) – Dont Coenagrion mercuriale, Coenagrion pulchellum, Sympetrum danae
A noter que le Jardin de toubières a mis en place une expérimentation sur la reconstitution de microhabitats tourbeux variés (Béranger & Marciau 2007 : 16).

L’accès au site central est limité : il nécessite une autorisation, toutefois des postes d’observation depuis les alentours permettent de voir une partie de la faune la plus spectaculaire tels que les Busards Saint-Martin (se rapprocher de la LPO pour participer aux comptages) se regroupant dans leur dortoir hivernal. J’ai eu la chance d’y contacter le Grand Butor, alors qu’il existait encore en période de reproduction dans les années 1980. Le point d’orgue de la visite en immersion dans une mosaïque d’habitats est sans conteste le Jardin de Tourbières² qui est ouvert de manière permanente à tous et qui permet de voir et photographier une bonne diversité de Libellules, notamment des Zygoptères dont certains sont devenus rares ailleurs comme Coenagrion pulchellum. On y approche des habitats de petite dimension et très diversifiés. Il s’agit d’un espace consacré à l’accès du public. Le périmètre de protection est traversé par des routes sensibles aux écrasements d’Amphibiens dont des espèces très rares : des campagnes et les actions menées (crapauducs notamment) ont permis aux effectif de remonter au fil des années³.

Le site du Grand Lemps, en centré sur la Tourbière du Lac (ZNIEFF), elle même située à une altitude d’environ 500 m. Les études naturalistes ont commencer à se développer à partir des années 1970 (Vincent 1974). Dans les années 1940, c’est la qualité de son eau qui a d’abord intéressé la communauté (Moret 1946). Sa flore est citée partiellement par Saint-Lager (1883)⁴. Le site est connu pour la qualité de son herpétofaune (site identifié pour la migration des Amphibiens de nombreuses espèces dont certains Tritons très rares ; Emys orbicularis se reproduisant autrefois), de son avifaune, ainsi que de sa flore. Sa diversité odonatologique totale est exceptionnelle puisqu’elle dépasse les 50 espèces. Le fond d’espèces d’Odonates régulier dépasse la vingtaine d’espèces. La tourbière est située dans une dépression glaciaire dont la diversité des habitats est forme une remarquable mosaïque. La tourbière fondamentalement alcaline tend localement vers la tourbière acide avec des buttes de Sphaignes, ce qui augmente sa diversité : il s’agit d’une tourbière mixte.
La fiche ZNIEFF rend compte notamment des espèces suivantes : [Flore] : Carex limosa, Drosera longifolia, Drosera rotundifolia, Liparis loeselii, Lycopodiella inundata, Osmunda regalis, Pedicularis palustris, Ranunculus lingua, Utricularia minor – [Lépidoptères] : Lycaena dispar – [Amphibiens] : Bombina variegata, Triturus cristatus, Triturus vulgaris – [Reptiles] : Emys orbicularis – [Oiseaux] : Rousserolle turdoïde, Phragmite des joncs, Héron pourpré, Grand Butor, Bouscarle de Cetti, Busard des roseaux, Busard Saint-Martin, Bruant des roseaux, Faucon hobbereau, Blongios nain, Locustelle luscinioides, Courlis cendré, Marouette ponctuée, Traquet tarier… pour ne citer que quelques espèces d’accroche, dont certaines, malheureusement n’y sont plus ces dernières décennies. Aucun Odonate n’est cité, malgré la diversité odonatologique de ce site. Toutefois le site de RNF rend bien compte des espèces d’Odonates avec un liste de 45 espèces… et il y en a eu 51 !

La première donné odonatologique a été signalée par Charles Degrange en 1969. Vincent (1974) dans sa thèse dresse les premiers éléments odonatologiques « valables ». Somatochlora flavomaculata est découverte pour l’Isère, nouvelle espèce pour le département en 1973, sur le présent site (Degrange & Seassau 1974). Réal (1979) écrivait « il nous paraît certain que le grand étang du Grand Lemps est un milieu extraordinaire pour faire l’objet d’une mise en réserve » et il découvre sur le site, en situation abyssale, Sympetrum danae. Il souligne plus tard tout l’intérêt de cette découverte (Réal 1982)⁵. Le GRPLS commence a suivre le dossier pour une Réserve Naturelle au Grand Lemps dès janvier 1987, un dossier rouge est programmé dès octobre 1987 et sera publié l’année suivante (Loose 1988a). Des réunions ont lieu en octobre et novembre à la DDA et en sous-préfecture. Par intervention, sous la direction de David Loose (GRPLS), une motion est rédigé par le Groupe d’Étude des Tourbières, réuni sur Grenoble du 30 juin au 3 juillet 1988, afin de demander le classement du site en Réserve Naturelle (GRPLS 1988, Loose 1988b). Le Dossier Rouge n°3 est réédité en 1991 (Loose & Deliry 1991) et le GRPLS participe à l’enquête publique de classement de la Réserve Naturelle (litt. du 6 février 1991) et l’association souligne son engagement à réaliser le suivi odonatologique lors de la création en Réserve Naturelle. Cyrille Deliry (GRPLS) accompagne l’équipe de la Réserve en 1998 dans le cadre de la mise en place du protocole Odonates et Hydrophytes (CORA & Avenir 1998). Le Catalogue départemental (Deliry 1999-2000), place le site parmi les sites exceptionnels du département (état 1999) La quatrième édition du Dossier Rouge n°3 (Deliry 2013), rassemble une liste de 47 espèces, à laquelle il convient d’ajouter Calopteryx haemorrhoidalis (Maillet 2018)⁶. L’analyse des données récentes rend finalement compte de 51 (Maillet 2018). Ce score est très proche de celui du Marais de Lavours (Ain), un site beaucoup plus grand en termes de surface et un des records en France avec la Réserve Naturelle de Chérine.

Liste des 51 espèces (Maillet 2019 : vérifiée au 19 mai 2024)

Aeshna cyanea, Aeshna grandis, Aeshna juncea, Anax imperator, Anax parthenope, Brachytron pratense, Calopteryx haemorrhoidalis, Calopteryx splendens, Calopteryx virgo, Ceriagrion tenellum, Chalcolestes viridis, Coenagrion mercuriale, Coenagrion puella, Coenagrion pulchellum, Coenagrion scitulum, Cordulegaster boltonii, Cordulia aenea, Crocothemis erythraea, Enallagma cyathigerum, Erythromma lindenii, Erythromma najas, Erythromma viridulum, Eurothemis fulva (= Libellula fulva), Gomphus pulchellus, Ischnura elegans, Ischnura pumilio, Isoaeschna isoceles, Lestes barbarus, Lestes sponsa, Lestes virens, Leucorrhinia caudalis, Leucorrhinia pectoralis⁷, Libellula quadrimaculata, Onychogomphus forcipatus, Orthetrum albistylum, Orthetrum brunneum, Orthetrum cancellatum, Orthetrum coerulescens, Platetrum depressum (= Libellula depressa), Platycnemis pennipes, Pyrrhosoma nymphula, Simaeschna affinis (= Aeshna affinis), Simaeschna colubercula (= Aeshna mixta), Somatochlora flavomaculata, Sympecma fusca, Sympetrum danae, Sympetrum fonscolombei⁸, Sympetrum meridionale, Sympetrum sanguineum, Sympetrum striolatum, Sympetrum vulgatum • Incertaine : Trithemis annulata

Perspectives odonatologiques

Les inventaires odonatologiques initiaux ont été réalisés par des scientifiques dès les années 1970 et complétés par des naturalistes, notamment du GRPLS dans les années 1980 et début 1990. Toutefois à partir de la création de la Réserve Naturelle en 1993, les inventaires se sont d’abord réduits mais ont pu être menés en collaboration avec la Réserve. Le principal motif est la protection de cet environnement fragile, et, de rares relevés concernent le Jardin de tourbières accessibles au public. Les inventaires ont été poursuivis par les gestionnaires et notamment le conservateur de la Réserve, Grégory Maillet, pour partie en collaboration avec le GRPLS comme en 2009 où j’avais participé à l’encadrement de stagiaires⁹. Il reste à rassembler les données qui sont très lacunaires dans les bases accessibles au-delà de 2014 afin d’avoir une information sur l’évolution de la faune odonatologique, sachant qu’il y a toujours de nouvelles espèces qui sont ponctuellement ajoutées au fil des années. J’ai dans ce contexte révisé le Dossier Rouge (n°3) dans le cadre de mes activités au Groupe Sympetrum (Loose 1988a, Loose & Deliry 1991, Deliry 1999, 2013). Ce document en est donc à sa quatrième édition, ce qui témoigne de l’importance odonatologique du site de la Tourbière du Grand Lemps. Des suivis odonatologiques ont eu lieu jusqu’en 2012, ainsi que dans le cadre des programmes protocolés (Odonates et Macrophytes, RhoMeo et/ou STELI) en 2014 (nec 2015 : participation du Groupe Sympetrum sur le site : Cyrille Deliry et Gaelle Chmargounof), 2016 (21 espèces contactées¹⁰ : Maillet 2017) et 2017 avec actualisation régulière de l’inventaire ; l’édition d’un guide des Libellules envisagé dès 2015 n’a pas encore abouti et reste en projet (objectif atteindre les 50 espèces : Maillet 2016). Ils sont à mieux préciser… Le maintien de la diversité des habitats passe à la fois par l’amélioration de qualité des eaux, la conservation d’une surface significative d’eau libre (étang central) et la surveillance de la progression spontanée des Bouleaux. Ce sont des objectifs majeurs d’action pour la Réserve Naturelle et ces éléments bénéfiques à la diversité du groupe qui nous intéresse ici, les Odonates vivant sur cette mosaïque de milieux, a évidemment un impact positif sur l’avifaune paludicole (Hérons, Rousserolles, Bruants des roseaux, Traquet pâtres…), les Amphibiens, la flore et le reste de la faune qui est encore pour partie inconnue.

Cyrille Deliry, le 7 novembre 2014

Références

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• Avenir 1998 – La Tourbière du Grand-Lemps Châbons. – Fiche sites des Conservatoires.
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• Béranger M. & Marciau R. 2007 – Les tourbières à buttes de sphaignes et droséras. – Les Cahier technique, CEN Rhône-Alpes. – PDF LINK
• Borel J.L., Manneville O. & Pautou G. 1990 – Intérêt biologique de l’étang et des marais du Grand-Lemps (Isère). – Lab. d’écologie végétale, UJF Grenoble I, rapport : 6 pp.
• Boucard & al. 2004 – Document d’objectifs de la Tourbière du Lac et son bassin versant (FR 8201.728). [Grand-Lemps] – Avenir : 119 pp. + annexes.
• Cadi A. 2003 – Ecologie de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) : aspects spatiaux et démographiques, application à la conservation. – CORA, FRAPNA Isère : 315 pp.
• CORA & Avenir 1998 – Protocole de suivi des descripteurs de l’hydrosystème « Hydrophytes et Odonates ». – RN du Grand Lemps.
• Degrange C. 1981 – Les milieux aquatiques de lisière dans la Vallée du Rhône en amont de Lyon. – Comité Faune/ Flore, Univ. Grenoble.
• Degrange C. & Seassau M.D. 1974 – Odonates Corduliidae de Savoie et du Dauphiné. – Trav. du Lab. Hydrobiol. et Pisc. de Grenoble, 64/65 : 298-308.
• Deliry C. 1988 – Etang du Grand-Lemps. Document d’initiation à l’odonatologie sur le Grand-Lemps. – Approche pédagogique dans le cadre du congrès du GET.
• Deliry C. 1991 – Annexe 2 au DR du Grand Lemps. Mesures de gestion. – Courrier, GRPLS, adressé au Commissaire enquêteur chargé de l’enquête publique concernant le site du Grand Lemps.
• Deliry C. 1996 – Le Val d’Ainan et le marais de Bavonne. – Dossier Rouge du GRPLS, n°18, 2ème éd. : 11 pp.
• Deliry C. 1997 – Massif de Bonnevaux. Quelques remarques sur les Odonates et l’agriculture (38). – FRAPNA Isère, Sympetrum. – PDF
• Deliry C. 1998 – Historique des actions du GRPLS sur le site de la Réserve Naturelle du Grand Lemps (38). – Rapport GRPLS.
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• Deliry C. 1999-2000 – Catalogue des sites odonatologiques remarquables de l’Isère et contribution à la réflexion sur les ZNIEFF en Rhône-Alpes. – Groupe Sympetrum : 94 pp.
• Deliry C. 2009 – Tourbière et Etang du Grand-Lemps (38). – Dossier Rouge du Groupe Sympetrum n°3, 3^ème édition révisée : 13 pp. – PDF LINK
• Deliry C. (coord.) 2024 – Mise au point sur nos Demoiselles et Libellules : Tourbière du Grand Lemps. – o’ Point n°2, 22 mai 2024, pour les 30 ans de la Réserve Naturelle, La Selysienne. – PDF
• Deliry C. & le Groupe Sympetrum 2014 – Nouvel Atlas des Libellules de l’Isère. – Concepts & Méthodes, Sympetrum.
• Deliry C. [2019] – Découverte des différentes espèces d’odonates en Isère. – Site Internet, du GRPLS, 3 novembre 2019 (obsolète).
• Deliry C. (coord.) 2024 – Mise au point sur nos Demoiselles et Libellules : Tourbière du Grand Lemps. – o’ Point n°2, 22 mai 2024, pour les 30 ans de la Réserve Naturelle, La Selysienne. – PDF
• Deliry C. (coord.) (en prép.) – Demoiselles et Libellules de la Tourbière du Grand Lemps. – La Selysienne & col., Paroles de Demoiselles. – (programmée pour l’automne-hiver 2024).
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• Loose D. 1988a – Etang du Grand Lemps (38). – Dossier Rouge n°3, GRPLS.
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• Loose D. & Deliry 1991 – Etang du Grand Lemps (38). – Dossier Rouge n°3, 2^ème édition, GRPLS.
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• Maillet G. 2010c – Plan de gestion 2010-2019 de la Tourbière du Grand Lemps. – Avenir.
• Maillet G. 2013 – Rapport d’activité 2012 sur la Tourbière du Grand Lemps. – CEN Isère.
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• Maillet G. (CEN Isère) 2018 – Réserve Naturelle Nationale et Périmètre de Protection, Tourbière du Grand Lemps. Rapport d’activité 2017. – Doc. Avenir / CEN Isère. – PDF LINK
• Maillet G. (CEN Isère) 2021 – Réserve Naturelle Nationale et Périmètre de Protection, Tourbière du Grand Lemps. Rapport d’activité 2020. – Doc. Avenir / CEN Isère. – PDF LINK
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• Merlin A. (coord.) 2004 – Les 10 ans de la Réserve Naturelle. Etang du Grand Lemps. – Livret CREN, Réserve Naturelle : 4 pp.
• Morel L. 1946 – Rapport sur les conditions géologiques d’une nappe aquifère destinée à alimenter en eau potable la commune du Grand-Lemps (38). – Rapport : 5 pp.
• Pambour B. 1989 – L’avifaune nicheuse de l’étang et des marais du Grand Lemps. – La Niverolle, 11 : 1-32.
• Réal P. 1979 – Notions sur la tourbière du grand Etang (Le Grand Lemps). – Rap. dactyl. CLERJ, Besançon : 4 pp.
• Réal P. 1982 – Les caractéristiques des tourbières de la chaîne jurassienne. – Bull. Ecol., 13 (2) : 145-164. – PDF LINK
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• Réserves Naturelles de France 1996 – Réserve Naturelle. Etang du Grand Lemps. – Plaquette RNF, n°115.
• Saint-Lager J.B. 1883 – Catalogue des plantes vasculaires de la flore du bassin du Rhône. – Libr. Georg., Lyon. – ONLINE
• Vincent B. 1974 – Contribution à l’étude écologique et à l’aménagement piscicole d’un étang du Bas Dauphiné. – Thèse de doctorat 3^ème Cycle, Université Grenoble I : 132 pp.
• Zannoni [AP] – [Captures de Libellules par le Faucon hobereau : revue Sympetrum]

1. On retrouve la trace la 45^ème espèce de la Réserve qui est alors considéré comme le site le plus riche de la région Rhône-Alpes (ce qui est toujours le cas en équivalence avec le Marais de Lavours dans l’Ain) : il s’agit d’Erythromma najas signalé par Grégory Maillet en juin 2001 (Sympétrum piémontais n°48). La 46^ème est dans mes notes : il s’agit de Simaeschna affinis (= Aeshna affinis) découverte en 2003 par Grégory Maillet. ↩︎
2. Pendant un temps, il n’était pas possible sans autorisation particulière d’accéder au site, mais dès 1999, le principe de création du Jardin de Tourbières est mis en place. Il est situé sur une zone d’environ deux hectare, au nord-est du site, sur des terrains qui avaient été fauchés régulièrement, à la main, jusque dans les années 1950 et maintenu alors à l’état de prairies et qui se sont ensuite trouvés envahis de ligneux. Un nettoyage (premiers broyages en mars et en septembre 2000, la fauche est ensuite annuelle sur ce secteur) a été réalisé sur cet espace favorable à Liparis loesellii, une Orchidée rare et on a pu constaté la restauration « naturelle » de Sphaignes sur la tourbière alcaline. Une boucle formée d’un sentier sur caillibotis permet sur près de 500 mètres de découvrir un grand nombre d’habitats humides différents, dont certains d’ailleurs ne se trouve que sur ce secteur de la Réserve Naturelle. Les travaux sont réalisés jusqu’en 2007 et le 7 septembre, le Jardin de Tourbières est inauguré. ↩︎
3. Avenir et la LPO Isère ont renforcé la préservation des Amphibiens qui migrent depuis les boisements environnants aux milieux aquatiques en fond de vallon, traversant une route. Ce sont d’abord des barrières qui ont été établies et les animaux étaient déplacées par des naturalistes, puis un passage à faune, long de plus d’un kilomètre, financé par le Conseil Général de l’Isère a été mis en place. Il s’agit du « crapauduc » le plus long d’Europe. ↩︎
4. aint-Lager (1883) cite notamment du Grand Lemps : Comarum palustre, Scheuchzera palustris, Najas major (= Najas marina), Acoros aromaticus (= Acorus calamus), Carex limosa, Polystichon convolutum (= Pogonatum convolutum). ↩︎
5. Cette espèce était encore présente un temps sur le Massif de Bonnevaux (Isère) voisin, mais les changements climatiques semblent avoir eu raison de lui. Il pourrait en être de même au Grand Lemps, mais elle reste signalée dans l’Atlas départemental (Deliry 2014), revue en 2014 (Maillet 2015), l’espèce n’a pas été revue en 2017 lors du dernier relevée sur lequel nous avons quelques informations (Maillet 2018). ↩︎
6. Un vieux mâle de Calopteryx haemorrhoidalis avec les ailes abîmées volait vers l’étang des Balainières le 13 septembre 2017, au niveau du fossé de ceinture (Maillet 2018). ↩︎
7.  Une observation de Leucorrhinia pectoralis en 2011. ↩︎
8. Sympetrum fonscolombei est une nouvelle espèce, pourtout erratique et migratrice qui n’a pas été observée sur le Grand Lemps avant l’année 2017, c’est alors qu’une petite population, probablement transitoire, a été détectée sur la rive du bassin Est (Maillet 2018). ↩︎
9.  Des prospections ont alors été faites en mai 2009, à la recherche de Leucorrhinia caudalis, poursuivies en juin et en octobre (Cyrille Deliry, Mathieu Juton, Lucile Béguin, Grégory Maillet, Gaelle Chmargounof). En octobre Grégory Maillet, Conservateur de la Réserve, est à Lyon pour la réunion de mise en place régional du PNAO et participe aux développement du projet RhoMeo. ↩︎
10.  Dont Aeshna grandis renforcée par des mesures adéquates de gestion (Maillet 2017). ↩︎