La Basse vallée de l’Ouémé, au Bénin, est un ensemble d’écosystèmes terrestres et côtiers, de sites lacustres aux villages traditionnels sur pilotis. Difficiles d’accès ont contribué à maintenir l’intégrité du patrimoine naturel local. En 2020, elle a été ajoutée par l’UNESCO au réseau de Réserves de Biosphère qui en compte plus de 750 réparties dans le Monde. Ce réseau s’inscrit dans le programme MAB (Man and Biosphere) initié en 1968 et officialisé en 1971 au siège de l’UNESCO à Paris. Ce programme intègre l’Homme dans la Nature au niveau mondial et la conservation mutuelle des deux parties. Il s’agit d’améliorer les environnement humains en synergie avec la préservation des écosystèmes naturels. Un équilibre durable est recherché en manière d’affaiblir les conflits d’intérêts homme-nature. Les démarches de conservation et d’appropriation viennent des populations et sont soumises aux administrations et aux gouvernements. Les ressources financières des programmes de développement sont issues de sources variées. Le programme est décliné globalement par continents ou regroupements. Ici c’est l’AfriMAB qui est concerné. L’Ouémé inférieur, la lagune de Porto-Novo et le Lac Nokoué, la basse vallée du Couffo, les Lagunes côtière et le Lac Ahémé constituent un site Ramsar (n°1017) de 652.720 ha. Plusieurs forêts communautaires et sacrées sont concernées (Bamèzoun, Bêhoungbé, Gnahouizoun, Togbota, Codjizoun), ainsi que des forêts protégées (Niaouli, Pobè). D’autres forêts remarquables sont préservées comme la forêt classée de La Lama.
Les habitats sont aussi diversifiés que des prairies humides, des marais, des forêt galeries, des mangroves… le fleuve Ouémé apporte avec une grande régularité des ressources en eau, un environnement inondé, dans un espace fort de quelques 850.500 ha. Le fleuve Ouémé apporte chaque année une quantité significative d’alluvions limoneuses qui contribuent à la fertilité des sols et au maintien d’écosystèmes rares et riches en Biodiversité. Les activités humaines traditionnelles ont contribué au maintien d’un environnement original et sensible.
Quelques sites…
Bamèzoun (Forêt sacrée de)
Cette forêt se trouve sur la commune d’Aguèguès dans le village de Bembé (Ouémé) et a une superficie de 15 ha. Bamèzoun signfie « forêt dans le marais » et elle est proche du fleuve Ouémé. Elle est associée au temps de Yahassa, ancêtre des Ouéménou, alors que fuyant la guerre tribale, il s’est réfugié dans cette forêt. On y trouve des sites sacrés et un cimetière. Il s’agit d’une forêt dense semi-décidue et relativement bien conservée. Une faune rare et menacée y est encore présente.
Kpassè ou de Kpassèzoun (Forêt sacrée de)
Située à Ouidah (Atlantique) dans le sud du Bénin, cet îlot forestier a une surface de 4 ha proche du niveau de la mer. Elle est dédiée au roi fondateur du royaume Houéda qui vers le milieu du XVIIe siècle serait après sa disparition, réapparu de manière surnaturelle au pied d’un Iroko (Milicia excelsa), un arbre devenu sacré, désormais grand et particulièrement ancien, au cœur de la forêt. Le respect du caractère sacré accordé par les populations est considéré. Un arrêté interministériel de 2012 fixe les principes et les conditions de préservation durable des forêt sacrées. Cet espace pour partie naturel est aussi un musée d’art contemporain et des statues y symbolisent des divinités vaudous. Du point de vue naturel, il s’agit d’une forêt relictuelle dense et humide semi-décidue. On y signale des Ecureuils, des Pythons ou des Vipères, ainsi que de nombreux Chiroptères. Des essences d’arbres ou des plantes aux vertus médicinales y sont distinguées.
Lama (Forêt classée de La)
Communes de Toffo (Atlantique) et Zogbodomey (Zou). Forêt classé en 1946 d’une superficie de 16.250 ha, altitude 60 m. Malgré ce classement, une grande partie de la forêt naturelle a été détruite jusqu’en 1986 par défrichement et des feux de brousse. Le noyau central d’environ 4800 ha a su être préservé et des plantations forestières durables en périphérie sont ensuite mises en place avec pour objectif de préserver le noyau central toute en subvenant aux besoins de bois de construction et de chauffage. Des forêts de restauration sont aussi réalisées. Malgré la faible dimension du noyau central, cet ensemble est une des plus grande forêt préservée au Bénin. L’humidité ambiante est importante et se remarque par des brumes nocturnes persistant en matinée. Sept des dix espèces de Primates du Bénin y sont présente dont le Singe à ventre rouge. – Références : Coubéou 1995, Nobimè 2002, Nobimè et Sinsin 2007.
Lokoli ou Hlanzoun (Forêt marécageuse de)
La forêt marécageuse de Lokoli est située sur la commune de Zogbodomey (Zou). Elle couvre une surface d’environ 500 ha et est inondée par le Hlan, affluent de l’Ouémé, d’où le nom alternatif qui est désormais proposé, Hlanzoun. Il s’agit d’une forêt dense inondée, voisinant des habitats forestiers plus dégradés. On y observe une arbre spectaculaire par ses racines et sa hauteur pouvant dépasser les 30 m, Alstonia congensis (ou Ficus congensis). On y a repéré six des dix espèces de Primates connus au Bénin, dont le Singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster). Une économie traditionnelle d’agriculteurs rassemble environ 1500 habitants dans les villages voisins de Lokoli, Koussoukpa et de Dèmè. Le boisement est exploité principalement pour l’extraction du vin de Raphia ou pour la fabrication de nattes. Malgré son grand intérêt écologique et pour l’économie durable locale, la forêt continue de se rétrécir, ce qui est lisible sur un pas de temps inférieur à la décennie (Marin 2022). – Références : Adomou & al. 2009, Dan 2003, Tchibozo & al. 2008, Dan & al. 2010, Tchibozo 2021, Marin 2022, Romera 2024, Tchibozo 2024.
Nokoué et cité lacustre de Ganvié (Lac)
La cité lacustre de Ganvié est située sur le Lac de Nokoué sur la commune de Sô-Ava (Atlantique) proche de Cotonou. Son origine serait au XVIIIe siècle, alors que les populations de la région se sont réfugiées pour échapper aux razzias esclavagistes. Elle est en liste d’attente (liste indicative) de l’UNESCO depuis 1996 !. Elle voisine la cité lacustre de Sô-Tchanhoué et en extension permanente puisqu’elles ont triplé, les deux cités concernent près de 40.000 habitants. L’eau potable est rare et ponctuelle, les eaux saumâtres du Lac Nokoué impropres à la consommation, recueille les eaux usés et les déjections du bétail. L’autoépuration par le soleil est diminuée en raison de la plus grande surface d’occupation par les habitations et les eaux sont des épidémiotopes de la bilharziose par exemple. La pêche reste possible car il n’y a pas de pollution industrielle significative. – Références : Bourgoignie 1972, Pétrequin & Pétrequin 1984.
Zannoudji ou de Zannouzoun (Forêt sacrée de)
Située sur la commune de Zé (Atlantique), cette forêt est un site accueillant des divinités vaudous. Elle a été réduite de 50 à 17 ha depuis les années 1980 devant la pression de l’urbanisation grandissante. Auparavant elle était beaucoup plus étendue et sa surface s’est fortement réduite lors de la période postcoloniale entre 1960 et 1980. C’est au cœur de cette forêt très anciennement considérée par les populations qu’est né l’Ancêtre, berceau de la civilisation Aïzo. Elle est importante pour la conservation de plantes médicinales utilisées traditionnellement en phytothérapie.
Quelques espèces…
Agrionge citrin (Ceriagrion citrinum Campion, 1914)
Il s’agit d’une libellule très rare d’Afrique occidentale qui n’est connue que de quelques localités dans le Monde, toutes au Bénin et au Nigéria. Elle est jugée En Danger (EN 2018 UICN), mais sa situation est probablement plus critique, classée En Grave Danger pour le Bénin (CR 2021) bien qu’une seconde localité, ajoutée à celle bien connue de Lokoli, ait été ajoutée récemment. Elle habite des rivières en forêt marécageuse à basse altitude. Ses populations sont particulièrement faibles et les programmes de conservation de ses habitats tardent à être menés sérieusement. – Références : Tchibozo & al. 2008, Dijkstra & Tchibozo [2018], Deliry [2021], Tchibozo 2021, Romera 2024, Tchibozo 2024, Deliry [2025]

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Céphalophe de Walter (Philantomba walteri Colyn & al., 2010)
Cette petite Antilope dont le premier spécimen a été rapporté du Togo en 1968 par le mammalogiste Walter Verheyen, n’a été décrite qu’en 2010 et les informations sur sa répartition paraissent anarchiques et erronées, y compris sur la notice de la Liste Rouge mondiale de l’UICN. Elle est présente depuis le Togo et le Bénin jusqu’au Nigéria. Son statut reste mal connu (DD 2016 UICN) car on ne connaît qu’une quarantaine de spécimens de cette espèce et les premières photographies in vivo prises de nuit, sont récentes.
Lamantin1 d’Afrique occidentale (Trichechus senegalensis Link, 1795)
Ce Lamantin se trouve sur les habitats côtiers de l’Afrique de l’ouest et du Golfe du Gabon depuis le nord de l’Angola au sud, jusqu’au Sénégal au nord. Il remonte divers fleuves, ses habitats préférés étant les estuaires ainsi que certaines lagunes, cet animal évite de stationner les eaux marines salées, sinon dans les mangroves. Il remonte loin sur certains fleuves comme près de 2000 km sur le Niger. C’est une espèce Vulnérable (VU 1986-2015 UICN) et sa biologie propre est mal connue. Elle est régulièrement déduite des connaissances qu’on a du Lamantin des Caraïbe (Trichechus manatus) qui vit côté américain. On a pensé qu’il avait disparu du Bénin, mais il est finalement sporadiquement réparti sur l’ensemble de la zone côtière et ils sont chassés par les populations locales. Le Lamantin d’Afrique occupe régulièrement les eaux marines ou saumâtres, mais fréquente aussi des eaux douces, rarement en dessous de la température de 18°C et le plus souvent aux alentours de 25-30°C. Il vivent près de la surface et descendent régulièrement jusqu’à des profondeurs de 5 m. La maturité sexuelle des mâles est atteinte vers l’âge de 9-10 ans, exceptionnellement plus tôt, alors que celle des femelles n’est que de 3 ans. La gestation dure près de 13 mois. Les jeunes savent nager seuls dès leur naissance ; ils accompagnent alors leur mère pendant l’allaitement. C’est une espèce essentiellement nocturne. Elle est herbivore mais se nourrit aussi de Mollusques, voire de quelques Poissons. Alors que ce sont des animaux sacrés pour certains, d’autres tendent à les décimer pour leur viande, leurs graisses, leurs os ou leur peau. Alors que l’animal est généralement protégé, il est victime d’un important braconnage généralement impuni. Par ailleurs la construction de barrages sur les rivières ou les fleuves peuvent isoler certaines populations et bloquer les migrations.. Références : Ichola & Tchibozo 2008.
Singe à ventre rouge, Hocheur à ventre roux ou Zin Kaka (Cercopithecus erythrogaster erythrogaster Gray, 1866)
C’est un petit Singe social, omnivore mais essentiellement frugivore, pesant entre 2,0 et 4,5 kg dont la grandeur dépasse légèrement les 45 cm. Le Singe à ventre rouge désigne une sous-espèce endémique au Bénin où est réfugié dans des habitats résiduels de forêts denses et quelques anciennes jachères de la vallée de l’Ouémé au sud du pays. L’agriculture traditionnelle et la collecte de bois de chauffage sont des facteurs contribuant à la fragilisation des populations du Singe, dont les habitats sont désormais émiettés dans la région. Néanmoins il existe aussi une relation significative entre les économies humaines traditionnelles et la présence des Singes, qui manquent à partir du moment où l’économie et les agrosystèmes sont plus agressifs. Si les facteurs cités rendent certes les populations de Singes plus fragiles, ils sont aussi les seuls qui permettent quand même la survie des Singes2. Les forêts stratifiées avec des grands arbres où les singes peuvent se cacher, accompagnées d’une strate basse dense, leur conviennent le mieux. L’existence de la présence d’inondations périodique est un facteur a priori nécessaire, et l’inondation permanente comme à Lokoli où seuls des adultes sont observés peut agir sur le fonctionnement social de l’espèce qui y effectuer des activités particulières. L’abondance de ressources alimentaires « permanente » est recherchée et la proximité d’habitats permet dans quelques cas la fréquentation de biotope dégradés ou artificialisés par quelques groupes ou individus. Au Nigéria voisin, se trouve Cercopithecus erythrogaster pococki Grubb, Lernould & Oates, 1999, qui bien que dépendante d’une certaine humidité dans ses biotopes peut s’en dispenser. La séparation des deux complexes de population a dû se faire lors de la péjoration climatique entamée il y a 2500 ans qui a conduit à la différenciation locale du Dahomey Gap. – Références : Oates 1996, Sinsin & al. 2000, Nobimè 2002, Sinsin & al. 2002b, Kassa & al. 2007.
Références
- Adomou C.A. & al. 2009 – Cartographie et caractérisation floristique de la forêt marécageuse de Lokoli (Bénin). – International Journal of Biological and chemical Sciences, 3 (3) : 492-503.
- Bourgoignie G.E. 1972 – Les Hommes de l’eau : ethno-écologie du Dahomey lacustre. – Éd. Univ. : 391 pp.
- Coubéou P.T. 1995 – Diversité faunique dans les différents biotopes de la forêt classée de la Lama. – FSA/UNB Abomey-Calavi, mém. d’ingénieur agronome : 86 pp.
- Dan C. 2003 – Flore et végétation des sites d’exploitation de Raphia hookeri dans la forêt marécageuse de Lokoli (Zogbodomey/Bénin). – Mémoire de DEA. Université de Bruxelles : 85 pp.
- Dan C. & al. 2010 – Végétation climacique de la forêt marécageuse de Lokoli : forêt primaire inondée à Alstonia congensis Engl. et Xylopia rubescens Oliv. – Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin, 68, décembre 2010 : 29-36.
- Deliry C. [2021] – Pour une Liste Rouge des Odonates du Bénin. – in : : Deliry C. – Abrégé d’odonatologie béninoise (archives). – Mis en ligne le 28 octobre 2022. – ONLINE
- Deliry C. [2025] – Ceriagrion citrinum – In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]).
- Dijkstra K.D. & Tchibozo S. [2018] – Ceriagrion citrinum. – The IUCN Red List of Threatened Species 2018. – ONLINE
- Ichola R.O. & Tchibozo S. 2008 – Benin. – In : Dodman T., Diop M.D. & Sarr K. (ed.) – Conservation Strategy for the West African Manatee. – UNEP, Nairobi, Kenya and Wetlands International Africa, Dakar.
- Kassa B. & al. 2007 – Caractéristiques de l’habitat du singe à ventre rouge (Cercopithecus e. erythrogaster) dans le Sud-Bénin. – In : Fournier A., Sinsin B. & Mensah G.A. – Quelles aires protégées pour l’Afrique de l’Ouest ? – éd. IRD, Marseille, colloques et séminaires, le Séminaire de Parakou : 262-272. – ONLINE
- Marin C. 2022 – La forêt marécageuse de Hlanzoun, au Bénin, un joyau en danger. – Reporterre, Le média de l’écologie, 8 janvier 2022. – ONLINE
- Nobimè G. 2002 – Collecte des données de base pour la protection du singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster erythrogaster) dans la forêt classée de la Lama au Bénin. – Mémoire de DEA FLASH/UAC, Abomey-Calavi : 62 pp.
- Nobimè G. & Sinsin B. 2007 – Diversité des primates dans la forêt classée de la Lama (Bénin). – In : Fournier A., Sinsin B. & Mensah G.A. – Quelles aires protégées pour l’Afrique de l’Ouest ? – éd. IRD, Marseille, colloques et séminaires, le Séminaire de Parakou : 248 et seq.
- Oates J.F. 1996 – Survey of Cercopithecus erythrogaster populations in the Dahomey Gap. – African Primates, 2 (1) : 9-11.
- Pétrequin P. & Pétrequin A.M. 1984 – Habitat lacustre du Bénin : une approche ethnoarchéologique. – FeniXX : 214 pp.
- Romera V. 2024 – Odonata of the Hlanzoun (Lokoli) swamp forest in Benin: updated checklist, new records and conservation concerns. – International Dragonfly Fund – Report n°185.
- Sinsin B. & al. 2000 – Répartition et abondance du singe à ventre rouge Cercopithecus erythrogaster dans les régions de la Lama et d’Adjohoun (Bas-Bénin). – LEA/FSA/UNB. Cotonou : 33 pp.
- Sinsin B. & al. 2002a – Inventaire et stratégie de conservation de la faune sauvage dans la forêt marécageuse de Lokoli (sous-préfecture de Zogbodomey). – Rapport technique, LEA/Agred-ONG, Cotonou : 20 pp.
- Sinsin B. & al. 2002b – Past and present distribution of red-bellied monkey Cercopithecus erythrogaster erythrogaster in Benin. – Folia Primatologia, 73 : 116-123.
- Tchibozo S. 2021 – The Endangered Dragonfly Ceriagrion citrinum Campion, 1914 (Zygoptera: Coenagrionidae) from West Africa and Efforts to Protect it. – Entomologie heute, 32 : 75-81. – PDF LINK
- Tchibozo S. 2024 – Discovery of a new locality in Sètoko (Republic of Benin) for the endangered damselfly Ceriagrion citrinum Campion, 1914 (Insecta : Odonata : Zygoptera : Coenagrionidae). – Rev. Nicaraguense de Entomologia, 335, mars 2024 : 3-9.
- Tchibozo S. & al. 2008 – Première évaluation de la biodiversité des Odonates, des Cétoines et des Rhopalocères de la forêt marécageuse de Lokoli, au sud du Bénin.- Bull. de la Soc. entom. de France, 113 (4) ; 497-509.
Cyrille Deliry – Première rédaction les 5 et 6 mars 2025
- On distingue dans le Monde, trois espèces de Lamantins : le Lamantin d’Afrique de l’Ouest (Trichechus senegalensis), le Lamantin d’Amazonie (T. inunguis) et le Lamantin des Caraïbes (T. manatus). Ce derniers est divisé en deux sous-espèces qui sont le Lamantin de Floride, le mieux connu et le Lamantin des Antilles qui reste méconnu. On distingue encore le Lamantin nain ou pygmée (T. pygmaeus) qui est très proche du Lamantin d’Amazonie et qui est présent très localement dans un affluent de la rivière Aripuanā, affluent de la rivière amazonienne Madeira au Brésil. Les Lamantins sont des Mammifères de l’Ordre des Siréniens (partagé avec les Dugongs, Dugong dugong) atteignant généralement près de 500 kg, mais pouvant passer la tonne et demi, ce qui évoque le fait qu’ils sont parfois associés aux légendes des sirènes, de même que le chant des sirènes est assimilé à la voix des Lamantins décrit comme une sorte de lamentation. Cette légende est relativement récente car elle est attribué à Christophe Colomb qui lors de son expédition aux Amériques avant noté dans son carnet de bord en référence aux Lamantins « 3 sirènes ». Ces animaux vivent dans des eaux littorales peu profondes et chaudes (plus de 20°C le plus souvent), à l’embouchure des fleuves ou pénètrent loin dans les terres sur de grands fleuves comme celui de l’Amazone ou du Niger. Le Lamantin d’Afrique est une espèce présente depuis le nord du littoral de l’Angola, jusqu’au Sénégal, voire le Sud de la Mauritanie. Elle pénètre profondément dans les terres sur certains fleuves, en particulier dans le Bassin du Niger. Les plus fortes populations se trouve au niveau de la Guinée Bissau, les lagunes de la Côte d’Ivoire, l’embouchure du Niger, les lagunes du Gabon et la basse vallée du fleuve Congo. Des comportements migratoires sont connus, mais méritent d’être mieux étudiés. On compte près de 10.000 individus. ↩︎
- L’espèce est relativement proche de Cercopithecus petaurista dont la répartition se situe à l’ouest de l’aire du Singe à ventre roux et de Cercopithecus sclateri qui lui se trouve à l’est. Notre Cercopithecus erythrogaster vit dans le sud du Bénin et du Nigéria dans la forêt tropicale dense semi-décidue, humide, régulièrement inondée ; déborde au Togo sud-oriental. Des habitats secondaires très résiduels sont parfois occupés au Bénin par la sous-espèce type au sein de paysages agricoles. Si les populations du Singe à ventre roux semble « sauvées », suite à des actions de conservation et de communication auprès des agriculteurs (problème de conflits d’usage) au Bénin, la situation semble plus critique au Nigéria. L’espèce est reconnue pour disséminer les graines propices au renouvellement des arbres des forêts qu’il occupe. ↩︎