La Botanique est la science qui étudie la Flore

Statue de Théophraste (372-287 BC)

Le Grec Théophraste (372-287 BC), un disciple d’Aristote, décrit les quelques 500 plantes connues à son époque et les a classé en arbres, arbustes, sous-arbustes et herbes, séparé en plantes à fleurs et plantes sans fleurs, terrestres ou aquatiques. Il reprends ses travaux et refait ses classifications en se basant sur la morphologie florale, réalisant que cette méthode était meilleure pour regrouper les plantes en ensembles plus naturels. Les travaux de Théophrastes ont été oubliés en Occident, mais poursuivis par en Perse et en Arabie, ils sont redécouverts en Europe au XVe siècle. Entre temps ce sont les apports du latin, Pline l’Ancien (23-79) et du grec, Discocoride (~40-90) ont pris le relais et ont servi de référence en occident pendant plusieurs siècles. Parmi les premiers herbiers sont ceux de l’Italien Luca Ghini (1490-1556). Il nommait ses livres de plantes « hortus siccus » ce qui signifie jardin séché. Suivent rapidement l’impression de grands herbiers illustrés de planches divers. Ceux de Dodoens, Fuchs ou Gerard sont les plus connus. De plus en plus d’espèces sont réunies dans les ouvrages : 5640 dans le Pinax theatri botanici du suisse Gaspard Bauhin (1623), le britannique John Ray fournit 3 volumes publiés en 1686, 1688 et 1704, avec plus de 17.000 espèces fournis de clés dichotomiques. Le concept de genre, objet regroupant les espèces les plus voisines, inventé en 1694 par le français Joseph Pitton de Tournefort va améliorer considérablement la taxonomie des plantes. Linnaeus (ou Linné) entame ses réflexion au cours de la première moitié du XVIIIe siècle. Il établie dans le cadre de la botanique un système très clair classification qu’il appelle son « système sexuel » basé sur le nombre d’étamines et de styles de la fleur. Il dissocie par ailleurs le nom d’une plante de sa description. Le système binominal apparaît de manière rationnelle dans le Species Plantarum publié en 1753. Suivra quelque années plus tard, le Systema naturae en 1758 où sont introduits les animaux. A cette date Linnaeus est à la dixième édition de son ouvrage qui est édité la première fois en 1735, alors constitué de quelques pages réunissant des tableaux d’organisation du Vivant. Linné rencontre en Angleterre Hans Sloane et Johann Jacob Dillenius, à Paris, Bernard de Jussieu qui initiera auprès de son neveu dès 1774, Antoine Laurent de Jussieu le Genera Plantarum qui ne sortira qu’en 1789. Dans sa Philosophie zoologique Jean-Baptiste Lamarck introduit le concept d’évolution, d’abord fondé dans le domaine de la Zoologie, qui sera poursuivi magistralement par Charles Darwin dans son ouvrage On the Origin of Species publié en 1859. Darwin s’était associé avec Alfred Russel Wallace en 1858 pour rédiger un article commun sur la question dans le Journal of the Proceedings of the Linnean Society, Zoology.
De nos jours les classifications sont du domaine de la phylogénétique et tendent de plus en plus à se baser sur des ensembles monophylétiques.

On temps désormais à séparer l’étude des Bactéries s.l. au domaine de la Bactériologie et les Champignons à celui de la Mycologie, alors que la Botanique est restreinte, si on considère par ailleurs la Phycologie pour l’étude des Algues, à celle des Plantes (Mousses, Fougères, Gymnospermes, Angiospermes), la question de la Bryologie étant particulière, la Botanique s’arrête alors à l’étude des Plantes vasculaires initialement terrestres.

La Lignée verte (Plantae Haeckel, 1866 ou Viridiplantae Cavalier-Smith, 1981)

Rangés sous les Plantae Haeckel, 1866, on trouve des « Protophytes » avec les Glaucophytes et des Métaphytes (ou Métabiontes). Bien que chlorophylliennes les Cyanobactéries et les Prochlorophytes sont des Eubactéries et les dernières ont des rapports probables avec les Chloroplastes des Eucaryotes autotrophes par la photosynthèse. On considère qu’il y a eu association probable entre une Cyanobactérie (rangée dans les Eubactéries) et un Protiste biflagellé.

  • Glaucophytes : Glaucophyta Skuja, 1948 : Algues vert-bleues unicellulaires.
  • Métaphytes ou Métabiontes
    • Algues rouges : Rhodobiontes : Rhodophyta Wettstein, 1901
    • Chlorobiontes : ils intègrent les étapes de l’évolution terrestre des Plantes.
      • Chlorophytes : Chlorophyta Reichenbach, 1834 : Algues vertes et affines dont les Spirogyres et les Characées.
      • Embryophyta Engler, 1892 : Les Mousses et Hépatiques (Bryophytes s.l. = Bryobiotina Trevis, 1876) sont apposés aux Plantes vasculaires (Trachéophytes).
        • Marchantiophyta Stotler & Crandall.-Stotler, 1977 : Hépatiques : 9000 espèces.
        • Bryophyta Braun in Ascherson, 1860 s.str. : Mousses et Sphaignes : 25000 espèces.
        • Anthocerotophyta Schljakov, 1976 : Anthocérotes : 300 espèces.
        • Tracheophyta Sinnott ex Cavalier-Smith, 1998 : Plantes vasculaires.
          • Ptéridophytes : Pteridophyta Haeckel, 1875 : Fougères et plantes alliées
            • Psilotophyta Engler, 1892 : Psilotum et Tmesispteris.
            • Lycopodiophyta de Candolle ex Berchtold & Presl, 1820 : Rhyniales Ŧ et Lycopodes.
            • Sphenophyta Seward, 1898 : Prêles.
            • Polypodiophyta Mettenius ex Frank, 1877 : Fougères.
          • Gymnospermes : Gymnospermae Prantl, 1874
            • Pinophyta Cronquist & al. ex Reveal, 1996 : Conifères
            • Ginkgophyta Gorozhankin, 1904 : Ginkgo.
            • Cycadophyta Brogniart, 1843 : Cycas.
            • Gnetophyta Thomé, 1886 : Ephédrales.
          • Angiospermes : Angiospermae Lindley, 1830 (Magnoliophyta Brongniart, 1843) : Plantes à fleurs : la classification des Angiospermes est devenue particulièrement complexe : quelques ordres de base sont placés dont les Nympheales et précèdent les Magnoliidées et les Monocotylédones (= Liliopsida), puis l’ordre des Ceratophyllales devancent les Eudicotylédones comprenant à la base par exemple les Ranununculales, les Caryophyllales ou les Saxifragales, ou de manière plus stricte, les Fabidées (dont les ordres des Fabales ou des Rosales), les Malvidées (dont les Brassicales, les Geraniales, les Malvales), les Asteridées (dont les Gentianales, les Lamiales, les Asterales par exemple).
Quelques références choisies
  • Coste H. 1937 – Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et contrées limitrophes. 3 tomes. – Paris, Lib. des Sc. et des Arts. – ONLINE
  • Deliry C. 2000 – Géologie pour le botaniste. – Revue, Lo Parvi, 11 : 19-38. – PDF
  • Deliry C., Grangier C. & Quesada R. 2004 – Catalogue des plantes vasculaires de l’Isle Crémieu. – Ed. Assoc. Nature Nord Isère, Lo Parvi, St Chef : XC + 358 pp. – PDF
  • Deliry C. 2013 – Liste et statut des Plantes vasculaires de la région Rhône-Alpes. – Histoires Naturelles n°29. – PDF
  • Grenier M. & Godron M. 1847-56 – Flore de France. 3 Tomes. – Baillère, Paris.
  • Sosef M.S. & al. 2020 – Classification botanique et nomenclature. Une introduction. – Meise Botanic Garden, Belgique.
  • Tison J.M. & de Foucault B. 2014 – Flora Gallica. Flore de France. – Biotope éd.
Quelques liens Internet