Premier cas de ponte de l’Anax porte-selle en Ardèche

Observation tardive de pontes le 24 octobre 2019 en Ardèche

Ce sont les premiers cas de pontes jamais enregistrés en Ardèche, un département pourtant bien pourvu en mentions d’Hemianax ephippiger puisqu’on voit cette espèce presque chaque année en automne. Ce sont des pontes sur une mare temporaire de la commune de Lanas photographiées par Pierre Juliand ; des pontes en tandem, ce qui est le cas le plus fréquent chez cette espèce, mais aussi en solo… nous avons ici une date très tardive pour ce comportement dans la région. Présence de deux tandems et d’un individu en vol, cette mention concerne 5 individus. Il va falloir surveiller les émergences ce printemps.

De manière générale les émergences surviennent très tôt, probablement en mars ou en avril, à une époque où les Anax sont encore à l’état larvaire. Le phénomène est rarissime en Europe, entendons, les développements larvaires réussis au cours de l’hiver. En général les larves n’arrivent pas à se développer en hiver en Europe et seuls de rapides cycles réalisés en été parviennent à conclusion. Jean-Michel Faton et Cyrille Deliry avaient eu la chance de découvrir des exuvies printanières d’Hemianax ephippiger en Camargue. Il s’agit à notre connaissance de la seule station de France où ce phénomène a été – très exceptionnellement – constaté. En Europe, on parle d’exemples en Espagne ou en Roumanie… une question à creuser et qui n’a guère été publiée.

© Pierre Juliand
Ardèche, Lanas le 24 octobre 2019 – Ponte en solo
© Pierre Juliand
Ardèche, Lanas le 24 octobre 2019 – Ponte en tandem

Notons que le même jour sur le même lieu, pondaient Sympetrum striolatum (normal !) et Sympetrum fonscolombii (date très intéressante !).

© Pierre Juliand
Ardèche, Lanas le 24 octobre 2019 – Ponte en tandem de Sympetrum fonscolombii

En prévision : l’identification des exuvies chez les Anax : the mask…

© Christophe Brochard

Par expérience si le masque d’Hemianax ephippiger a bien ces proportions, il est souvent un peu plus grand, tout en restant plus petit que ceux d’Anax imperator ou Anax parthenope. Nous avons ici un exemple de très petit masque (C.Deliry, com.).

Rendez-vous au printemps 2020…

Ici nous noterons vos observations… éventuelles !

Rédaction : Cyrille Deliry (archives GRPLS) – Photographies de Pierre Juliand et Christophe Brochard