Biodiversité en Charente-Maritime > Isle de Ré
Lilleau des Niges est une réserve naturelle nationale située sur l’île de Ré, établie depuis 1980 et couvrant une superficie de 121 hectares. Elle est particulièrement reconnue pour la diversité ornithologique et abrite également des marais côtiers et salants. L’ornithologie et la faune marine sont les points forts de cette Réserve naturelle. On y souligne aussi la présence de l’Œdipode des salines (Epacromia tergestinus). Les Odonates y sont moins étudiés en raison de la rareté des habitats propices, et leur présence a diminué au fil du temps. Des efforts ont été entrepris pour restaurer des milieux humides favorisant des espèces menacées, comme le Crapaud calamite, mais ces initiatives semblent stagner car la salinisation croissante des habitats paraît critique devant la montée globale du niveau des océans au fil des dernières décennies. La conservation des Odonates paraît dans un tel contexte de plus en plus difficile sur l’île de Ré. En conclusion, la priorité demeure de conserver les marais doux sur l’île de Ré, mais les conditions actuelles de la réserve de Lilleau des Niges ne semblent pas adéquates pour atteindre cet objectif et il conviendra de pousser les actions ailleurs sur cet espace insulaire.
Les Portes-en-Ré (17)
Réserve Naturelle Nationale (créée le 30 janvier 1980) : 121 ha

Cette réserve naturelle est bien connue par ses oiseaux diversifiés tout au long de l’année. Elle est formée de marais côtiers, salants voisinant des marais salants exploités et se trouve située sur l’île de Ré. Les études sont essentiellement orientées sur l’ornithologie, la faune marine invertébrés et sur un Orthoptère patrimonial, l’Œdipode des salines (Epacromius tergestinus). L’étude des Odonates est limitée, principalement en raison de la faiblesse de surfaces favorables à ces Insectes et ils ne sont pas cités sur les derniers plans de gestion. Des recherches récentes et des actions en faveur des amphibiens, notamment Bufo calamita (disparu depuis 1998), aurait pu favoriser le développement des populations d’Odonates (voir Lemesle 2013). Néanmoins les derniers bilans (Lemesle 2022) indiquent qu’il paraît inéluctable que les habitats, même protégés par les digues se salinisent plus encore, tout particulièrement dans une option de « maritimisation » de cette localité. La conséquence de cette situation souligne la réduction d’habitats favorables aux Odonates sur l’île de Ré, y compris ceux concernant Thalassalestes macrostigma (= Lestes macrostigma). Orieux (1994) soulignait l’intérêt de « valoriser » le territoire de la Réserve afin de favoriser le développement des populations de cette espèce. Lemesle (2013) parle des efforts à restaurer et maintenir un marais « doux » localement, notamment dans l’espoir du retour du Crapaud calamite qui n’a pas été revu après 1998. La même année, est aussi la dernière date mentionnant la Rainette méridionale. Cette action ne paraît plus d’actualité dans le dernier plan de gestion (Lemesle 2022).
La conservation des marais « doux » sur l’île de Ré apparaît donc comme une priorité, mais le site de Lilleau de Niges ne paraît plus adapté pour permettre un tel objectif. Pour Thalassalestes macrostigma (= Lestes macrostigma) et sa conservation sur l’île de Ré, il va probablement falloir sortir de la Réserve (com., 30 mai 2025).
Références
- Braud Y. 1996 – Inventaire préliminaire des Odonates dans le Nord de l’Ile de Ré (Charente-Maritime). – Ligue de Protection des Oiseaux, RN de Lilleau des Niges : 23 pp.
- Deliry C. [2025] – Odonates du Monde. – Histoires Naturelles (2004-2025). – deliry.com
- Lemesle J.C. 2013 – Restauration d’un marais doux sur la Réserve Naturelle Nationale de Lilleau de Niges. – La Lettre des marais atlantiques, 26 : 11.
- Lemesle J.C. (coord.) 2022 – Plan de gestion 2022-2031 de la réserve naturelle nationale de Lilleau des Niges. – LPO France, SEP.
- Orieux G. 1994 – Observations odonatologiques sur l’Ile de Ré (Charente-Maritime). – Martinia, 10 (1) : 1-2.